STUDIO-ELISA
Quel est votre rapport avec le livre ?

J'ai commencé à lire jeune, avec la bibliothèque verte jusqu'au jour où je bascule dans la vraie littérature avec un cadeau d'une cousine lors d'un Noël ou d'un anniversaire avec un livre de nouvelles policière de Georges Simenon "Les treize énigmes". L'ouvrage m'a emballé. J'ai acheté mon premier Maigret dans la foulée, Le fou de Bergerac, et j'ai enchaîné avec Le chien jaune, l'affaire Saint-Fiacre et trois autres Maigret dans cette même année 1976. LA passion de lecture ne m'a plus quitté par la suite. Je le dois en grande partie à Simenon. Il faut dire qu'à cette époque, nous n'avions pas la possibilité de voir à volonté un film, une série. Le magnétoscope puis le DVD de salon n'existaient. Aucun accès à internet et le choix de vidéos qui ont pris le pas sur les passe-temps. C'est l'époque où pour ne pas s'ennuyer il fallait passer son temps à s'inventer ses propres rêves. Or, le livre e nous permettait de nous évader. A la lecture, on se fait son propre film, pas seulement par l'histoire, c'est grâce au style, la ponctuation. On peut s'intérompre pour apprécier, pour ressentir l'émotion.

Avoir un livre en main, c'est d'abord un plaisir au touché, à l'odeur. Lorsque je fait l'acquisition d'un livre neuf, j'adore l'humer. Aujourd'hui, je resens cela comme une madeleine de Proust. Je replonge dans mon adolescence à sentir le papier neuf. Aujourd'hui, nous avons à disposition un grand nombre d'oeuvres sur nos tablettes, mais il manque ce rapport physique avec le livre.

Avec un livre sonore, c'est une autre dimension. Récité par un grand comédien, c'est à un autre plaisir auquel on assite. Nous pouvons toujours s'interrompre à tous moments, mais il manque les mots à notre vue. Et puis, dans les transports, il ne faut pas s'endormir sinon vous êtes perdu. Le récit a continué son voyage. Avec le livre, si vous vous endormé, il vous reste la page imprimé sur votre lorsque la tête est tmbé sur l'ouvrage.